Bilan des données Zéro Déchet Sauvage : zoom sur le territoire de la Région Sud
Depuis plusieurs années, la Région Sud s’impose comme un territoire pionnier dans la lutte contre les déchets abandonnés. Avec le soutien de la Région et le dynamisme de nombreux acteurs locaux, l’association MerTerre et le réseau ReMed Zéro Plastique jouent un rôle clé dans cette mobilisation. Ce zoom revient sur les données et actions marquantes dans la région.
Publié le 13/11/2024 (mis à jour le 14/11/2024)ReMed (Réseau Méditerranéen) : un levier d’ampleur régionale
Depuis 2019, le réseau ReMed (Réseau MEDiterranéen Zéro Plastique) rassemble et fédère 315 structures sur l’ensemble de la région. C’est le territoire qui concentre le plus d’acteurs en France grâce au soutien de La Région Sud depuis la création de ReMed.
Associations, acteurs publics, établissements scolaires, organismes socioprofessionnels, ce réseau regroupe une grande diversité de structures car chacun détient une partie de la solution. La collaboration entre tous ces acteurs est nécessaire pour lutter contre les déchets sauvages.
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Le rôle central de MerTerre, copilote engagé
Créée en 2000, l’association MerTerre a pour mission de réduire les déchets abandonnés diffus, notamment ceux qui finissent en mer. Ses quatre grands axes d’actions incluent :
- Caractérisation des déchets abandonnés diffus et marins, grâce à des méthodes standardisées et des outils collaboratifs comme ReMed Zéro Plastique.
- Coordination des acteurs et des actions, en tissant un réseau fort d’initiatives locales (Calanques Propres, Huveaune Propre, etc.).
- Sensibilisation et éducation, avec des programmes participatifs comme Adopt’1 Spot.
- Accompagnement des politiques publiques, en soutenant la mise en œuvre de plans de prévention et gestion des déchets.
Des chiffres marquants : une région en tête de la lutte contre les déchets abandonnés
Depuis 2019, 1537 relevés ont été saisis sur ReMed Zéro Plastique par 150 structures sur l’ensemble du territoire de la région Sud ayant mobilisé près de 45 000 personnes.
Depuis 2021, plus de 400 ramassages avec caractérisation des déchets sont organisés chaque année par les membres du réseau ReMed. C’est la région qui concentre le plus de relevés en France.
Ces ramassages, initialement concentrés sur le seul littoral des Bouches-Du-Rhône, concernent désormais largement le Var et les Alpes Maritimes. Une dynamique est également initiée en montagne, notamment dans les Hautes-Alpes grâce à l’association Mountain Riders.
Les principaux contributeurs de données en région Sud sont les associations Wings of the Ocean (782 ramassages), Mountain Riders et son réseau en montagne (145 ramassages), MerTerre (134 ramassages), Planète Actions (117 ramassages) et Chercheurs en herbe (102 ramassages).
Typologie des matériaux : le plastique domine
Sur l’ensemble de la Région Sud, le plastique est le matériau le plus présent, représentant 41 % des déchets ramassés. Ce chiffre est d’autant plus alarmant que le plastique est particulièrement nocif pour les écosystèmes. La répartition des autres matériaux se fait ainsi :
- Métal : 22 %, principalement des canettes et ferrailles.
- Verre : 10 %.
- Caoutchouc : 8 %, majoritairement des pneus.
Cette répartition varie selon les milieux :
- Littoral et lagunes : le plastique atteint jusqu’à 61 % du volume.
- Zones urbaines : environ 47 % de plastique.
- Milieu marin : seulement 20 % de plastique, souvent fragmenté ou déplacé par les courants.
- Milieu sous-marin : les pneus (23 %) et le métal prédominent.
- Montagne : des volumes significatifs de bois manufacturé (jalons de ski, équipements).
Ces données illustrent la nécessité d’adapter les solutions à chaque milieu pour répondre à des problématiques spécifiques.
Principaux déchets comptés : focus sur les indicateurs clés
Parmi les déchets identifiés, les mégots de cigarette restent en tête avec plus de 1 850 000 mégots comptés, soit 72 % des déchets comptés dans la région.
D’autres types de déchets fréquemment retrouvés incluent :
- Bouteilles en verre et plastique, canettes (protocole niveau 2).
- Déchets alimentaires (tirettes, bouchons, emballages - niveau 3).
- Déchets en plastique à usage unique, malgré les interdictions inscrites dans la loi AGEC.
Déchets préoccupants :
- Les médias filtrants, issus des dysfonctionnements des stations d’épuration.
- Les masques COVID, bien qu’en forte diminution, témoignent de la gestion des crises sanitaires.
Secteurs économiques impactants
Les déchets retrouvés témoignent des impacts de divers secteurs économiques :
Tabac et alimentation : près de 80 % des déchets.
- Tabac : 17 % sur les plages.
- Alimentation : 40 %, en tête sur les plages et zones urbaines.
Cosmétiques et hygiène :
- Lingettes, masques, et cotons-tiges encore présents, malgré les efforts de réduction.
Bâtiment et pêche :
- Déchets volumineux (ferrailles, outils, filets) comptent pour 4 % et 2 % respectivement.