Bonnes et mauvaises pratiques de l'industrie des emballages
Le 12 janvier dernier, l’Académie du Climat a organisé une “Scan party”, dans le cadre d’une opération de sciences participatives “Plein Pot sur les emballages”, lancée par l’association Open food Facts, en partenariat avec l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Publié le 25/01/2023 (mis à jour le 25/01/2023)Extrait de l'article "Trop d’emballages : faites changer les pratiques des industriels”, rédigé par Par Fabienne Loiseau et NnoMan Cadoret, le 13 janvier 2023, pour le journal Reporterre
L’objectif est d’aider l’association Open Food Facts à repérer les bonnes et mauvaises pratiques de l’industrie des emballages en décortiquant chacun d’eux selon une grille d’informations. Sur le site ou l’application de l’association, les convives invités ce jour là peuvent entrer un certain nombre de données concernant les emballages, tels que leur forme (bouteille, boîte, sachet, etc.), le nombre de composants dont ils sont dotés, leur matière, leur poids, et finalement s’ils sont bien recyclables selon les consignes de tri indiquées à leurs dos.
Cette opération invite plus globalement, pendant deux mois, l’ensemble des consommateurs à scanner le code barre des leurs emballages alimentaires et de remplir en ligne le module “composants d’emballage” de la fiche produit sur Open Food Facts.
L’association espère collecter d’ici à fin février les données de 10 000 emballages alimentaires tandis que Pierre Slamich, cofondateur de l’association, estime que les données recueillies pour l’heure, sont déjà très pertinentes.
Pourtant, l’exercice n’est pas si simple, comme en témoigne Ludivine, invitée à la Scan Party du 12 janvier, rencontrant alors des difficultés à séparer les différents composants en plastiques et cartons d’un emballage de figues pour les compter. Par ailleurs, la pèse de chaque composant se révèle fastidieuse et nécessite une balance très précise mais n'exclut pas la participation des consommateurs n’en possédant pas, qui pourront fournir d’autres données précieuses.
Ces données, ont pour objectif selon Xavier, qui contribue au projet Open Food Facts, de faire évoluer les pratiques des industriels, par le biais des consommateurs. En effet, depuis 2012, c’est déja plus de 2,7 millions de références dans plus de 160 pays différents, grâce à ce projet collaboratif citoyen, tandis que ces données publiques sont par la suite exploitées par 200 applications et services notamment via les nutri-scores ou conséquences environnementales de ces produits alimentaires.
En termes d’emballages, en prenant l’exemple de deux pots de yaourt, les invités repèrent des “bonnes” et “mauvaises” pratiques des industriels avec sur l’un des plastiques entièrement recyclables et sur l'autre des alliages de plastiques qui les rendent non recyclables. Si depuis le 1er janvier la consigne invite les consommateurs à jeter tous les emballages dans le bac jaune, il est possible de connaitre le type de plastique utilisé sur chaque emballage, via le triangle imprimé en relief avec un chiffre, sous chaque emballage. Ces données permettent à l’association de repérer les efforts d’éco-conception (réduction, allègement, éco-matériaux) des industriels, tandis que certaines entreprises ont elles aussi commencé à fournir leurs propres données.