FOCUS sur l’industrie du textile, au prisme du réemploi et du recyclage

Dans le contexte des soldes du mois de janvier, l’industrie du textile est encore une fois touchée par le fléau de l”ultra-jetable”. En témoigne ce chiffre, en moyenne, les Francais·es achètent 60 % de plus de vêtements et les conservent deux fois moins longtemps. Cette même industrie est considérée comme la plus polluante dans sa phase de production.

Publié le 23/02/2023 (mis à jour le 23/02/2023)

Source: Le Monde / VALO Martine, Article Pour nos vêtements en fin de vie, le long chemin du « réparer, recycler, réutiliser » publié le 11 janvier 2023. https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/11/textiles-usages-le-long-chemin-du-reparer-recycler-reutiliser_6157379_3244.html

Pour palier à ce problème, à partir du 1er janvier 2023, l'émergence de filières locales de collecte, de tri, de revente en seconde main et de recyclages doit être initiée pour la filière du Textile, Linge de maison et Chaussures (TLC) et prend la forme d’obligations s’appliquant aux producteurs et importateurs de la filière. Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie ont présenté une feuille de route à ce sujet le 25 novembre dernier. 

L’éco-organisme de la filière TLC, Refashion a vu son agrément se prolonger le 28 décembre dernier pour les six prochaines années, éco-organisme financé par plus de 10 000 entreprises du secteur. 

Plusieurs objectifs lui sont fixés: 

  • Doubler d’ici à 2028 la part des vêtements usagés déposés en France métropolitaine ;
  • Atteindre un taux de 15 % du réemploi des vêtements à moins de 1500 km de l'endroit ou ce même vêtement à été donnée pour son recyclage.

Afin d’inciter les consommateur·rices à faire réparer leurs vêtements chez des professionnels de la couture et de la cordonnerie, un fond de 150 millions d’euros sur 6 ans va être mis en place. En effet, aujourd’hui, la “fast fashion” prend le pas sur l’économie circulaire, qui revient plus chère et ne séduit donc pas. En clair, selon une étude du cabinet Kantar, en 2021, 70 % des achats des Francais·es se sont portés sur des articles TLC d’entrée de gamme au prix moyen de 8,20 euros. Cette économie circulaire n’est pas non plus favorisée par la baisse moyenne de la qualité des vêtements, tandis qu’en somme, sur 244 448 tonnes de vêtements collectés en 2021, 190 548 tonnes sont triées. Sur ce stock restant, 56,9 % sont redistribués, revendus ou troqués dans des boutiques solidaires, recycleries, etc. parmi les maigres 5 % des vêtements restés sur le territoire français (le reste étant envoyé en Asie).

L’Association “Les Amis de la Terre”, ayant participé aux concertations pour l’élaboration de la feuille de route ajoute que non seulement la durabilité des produits doit être revue, mais tout comme l’aspect “émotionnel” de la demande, créée par le renouvellement des collections, les rabais ayant pour objectifs d’écouler les stocks, etc. Elle pose certains points de vigilance comme la baisse des primes à la réduction de l’empreinte carbone au-delà de 100 000 pièces et l’instauration de pénalités pour les entreprises ne souhaitant pas évoluer.

En parallèle, certaines entreprises anticipent ce tournant, via la création de la Fédération de la mode circulaire comptant désormais 165 adhérents. Parmi ses demandes, le fait que les aides allouées aux acteurs de la collecte et du tri ne soient pas cantonnées aux entreprises de l’économie sociale et solidaire uniquement.

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