Nous n’effaçons pas l’histoire : nous en faisons partie
organisé par MOUNTAIN WILDERNESS FRANCE
Du sam. 08.08.2020 au dim. 09.08.2020
Cette histoire se déroule dans les Alpes Maritimes sur une crête de plusieurs kilomètres de long, entre 2 300 et 2 500m d’altitude, qui sépare le vallon de Mollières de celui de Chastillon.
Le premier est un grand espace sauvage, sans accès routier direct, au sein de la zone cœur du Parc national du Mercantour. L’autre – quel contraste ! – est occupé par la route du col de la Lombarde et la station de ski Isola 2000.
Au siècle dernier, avant la Seconde Guerre mondiale et les modifications de la frontière en 1947, ces deux vallons se trouvaient en territoire italien. Et cette crête, contrôlant le passage du col de la Lombarde et dominant la vallée française de la Tinée, présentait un intérêt stratégique pour l’armée italienne.
LE MUR ALPIN : LA LIGNE MAGINOT ITALIENNE
Ainsi sur chaque promontoire, chaque éminence, des ouvriers et militaires ont construit des blockhaus du “Mur alpin” (équivalent italien de la « Ligne Maginot des Alpes »). Ils ont également dressé un réseau de lignes de barbelés sur toute la longueur de la crête, parfois doublées ou triplées autour des blockhaus et des points de passage.
À la fin de la guerre, toutes ces fortifications ont été abandonnées et laissées en place.
Avec le temps et la neige de dizaines d’hivers, les barbelés ont rouillé et leurs piquets ont été couchés dans la pente. Ces installations sont dangereuses et leur éventuel caractère patrimonial n’est pas valorisé. Ce qu’il en reste constitue seulement un piège où chamois et bouquetins s’emmêlent et se blessent.
À sa création en 1979, le Parc a « hérité » dans sa zone centrale (devenue « zone cœur » après la réforme de 2006) d’une multitude de telles fortifications, aussi bien françaises qu’italiennes. Certaines, casernes, forts et blockhaus présentant un caractère historique, sont mises en valeur. Les autres, devenues friches et déchets dangereux se devaient de disparaître pour redonner toute leur place à la faune et la flore locales. Les moyens mobilisables par le seul Parc restaient limités face à l’ampleur du travail, mais des démontages ponctuels ont néanmoins été réalisés, notamment par Roger Settimo, pionnier de la création du Parc, qui s’est attelé à la tâche seul et bénévolement : quelle détermination ! Puis le partenariat initié en 2002 entre le Mercantour et la campagne « Installations Obsolètes » de Mountain Wilderness a permis de mobiliser des bénévoles par dizaines pour démultiplier la capacité d’intervention.
LA CRÊTE EST LIBÉRÉ DE SES BARBELÉS !
Fatigués et cuits par deux jours de labeur au soleil, une trentaine de bénévoles de Mountain Wilderness, accompagnés par des agents du Parc national du Mercantour, sont descendus de cette crête ce dimanche 9 août 2020. Mais avec quelle satisfaction : ils venaient de dégager les dernières portions de barbelés qui y subsistaient encore. En deux jours de travail dans des pentes herbeuses raides, 2,5 tonnes de ferrailles ont été extraites puis conditionnées en « cocons » qu’un hélicoptère enlèvera sous peu.
Le Parc a mis en place un protocole pour conserver la trace de ces vestiges. Des spécimens collectés tout au long du chantier ainsi qu’une cartographie détaillée, ont été transmis aux spécialistes du Service Régional d’Archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles de la Région Sud.
CHIFFRES CLEFS DES OPERATIONS MENÉES PAR L’ASSOCIATION AVEC ET DANS LE PARC NATIONAL DU MERCANTOUR
23 chantiers réalisés depuis 2002
Plus de 186 tonnes de ferrailles retirées du cœur du Parc
63 jours de travail ont rassemblé plus de 1 050 personnes
Contexte
- Type de milieu : Montagne
- Type de lieu : Autre espace naturel
- Type de déchet : Présent au sol (abandonné)
- Nom de la zone : Pélevos-Roubine
La participation
Synthèse volume (L)
Matériaux
- Plastique
- Caoutchouc (pneu...)
- Bois manufacturé
- Textile
- Papier/Carton
- Verre/Céramique
- Déchets non caractérisés
100 %
Synthèse poids (Kg)
Matériaux
2500 kg
Déchets indicateurs
Autres :